Journée d’étude organisée par Solal Abélès, Timothy Salemme et Eloïse Adde
Prévue à Florence en juin 2018

La rencontre intitulée “Les Luxembourg ci-delà des Alpes” sera l’occasion de passer le cas italien au crible de ces questionnements, à rebours des postulats de l’historiographie italienne traditionnelle. Celle-ci considérait en effet que la mort de Frédéric II en 1250 puis la violente défaite en 1268 de son dernier descendant, Conradin, face à Charles d’Anjou, scellait l’autonomie définitive de communes dont la sujétion à l’autorité impériale serait dès lors devenue une simple fiction théorique. Les Luxembourg auraient ensuite échoué à rematérialiser celle-ci : le passage d’Henri VII dans la péninsule entre 1310 et 1313 était ainsi présenté comme une vaine tentative de restauration d’emblée vouée à l’échec, au point qu’on ne jugea même pas nécessaire d’étudier l’action de ses descendants auprès des cités italiennes, pourtant clairement attestée aussi bien sous Jean l’Aveugle que sous Charles IV.
Des études récentes et novatrices centrées sur les entreprises d’Henri VII et de Jean l’Aveugle ont cependant permis de largement nuancer cette vision, en démontrant en particulier combien leur action avait contribué au bouleversement des structures politiques communales. Prenant acte de ces renouvellements, la rencontre aura pour objectif de les prolonger et de les élargir, en tentant d’éclairer les différentes formes des échanges – politiques, culturels et économiques – entre les Luxembourg et les sociétés politiques locales jusqu’à la fin du règne de Charles, lequel sera ainsi enfin pleinement pris en considération. Les modalités en seront les suivantes :
– Lors d’une première session, introduite par une présentation générale, trois zones idéal-typiques définies par la configuration en leur sein des rapports entre pouvoirs communaux, pouvoirs seigneuriaux et pouvoirs supérieurs (Piémont, Lombardie, Toscane), et deux villes irréductibles à l’un de ces trois modèles (Venise et Gênes) seront abordées chacune par un intervenant qui enverra son texte (environ 50 000 signes) un mois à l’avance. Chaque texte sera brièvement présenté par son auteur puis soumis à une discussion de 40 minutes environ. Cette première session permettra de poser les bases d’une analyse comparatiste englobante.
– Une deuxième session sera l’occasion de mener cette comparaison générale sous la forme d’une table ronde animée par des discutants invité.